Établi par Dorothee Baxmann et Michael Heintze

sous la direction de Friedrich Wolfzettel


Le répertoire présent fait partie d’un projet de recherche financé par la DFG (Deutsche Forschungsgemeinschaft – Société allemande pour la recherche scientifique) sur le corpus des récits de voyage en langue française du XIXe siècle, projet qui malheureusement n’a pu être terminé pour des raisons d’ordre financier. Malgré cet inconvénient, nous avons cru bon de présenter ce répertoire au public intéressé qui, dans les limites indiquées, aura ainsi un instrument de travail fiable à sa disposition. Le matériau présenté comprend la presque totalité des titres de récits de voyage ainsi qu’un nombre considérable de dates descriptives supplémentaires. C’est-à-dire que tous les titres n’ont pas pu être vérifiés selon les exigences d’autopsie que nous nous étions proposées comme règle et modèle. Le relevé que l’on trouvera ci-dessous comporte toutefois une exception notable. Il s’agit du matériau concernant le voyage en Égypte, qui a déjà fait l’objet d’une publication séparée sous le titre L’Égypte ̉après bien d’autres̉. Répertoire du récit de voyage en Égypte de langue française, 1797-1914 ; les dates de ce livre ont naturellement été omises dans ce répertoire. Le répertoire du voyage en Égypte a été publié par Friedrich Wolfzettel et Frank Estelmann dans la collection du Viaggio in Italia /Voyage en Italie (Dimensioni di viaggio/ Dimensions du voyage, 13), Moncalieri 2002. Avec cette restriction, nous espérons que le chercheur disposera d’un manuel précieux qui lui permettra de suivre pour la première fois l’évolution chronologique et esthétique de ce domaine important du récit de voyage.

Il va de soi que ce répertoire ne comprend que les publications susceptibles d’être considérées comme des récits de voyage proprement dits; se trouvent donc exclus tous les livres qui ne revêtent pas le caractère autobiographique et authentique indispensable au genre du voyage. Signalons cependant que nous n’avons pas tenu compte d’un type « semi-publique » d’ouvrages, type d’ailleurs assez répandu, dont le volume ne dépasse en général pas les 50 pages. N’ont pas été inclus non plus toutes les traductions d’ouvrages étrangers ; une liste, qui est naturellement loin d’être complète, figure dans une annexe.

L’utilisation de ce répertoire demande quelques remarques préalables. Les dates du répertoire se composent de deux parties, le répertoire proprement dit dont les dates suivent l’ordre chronologique (partie désignée par le sigle I) et une deuxième partie, plus restreinte, qui comprend les noms d’auteurs dans l’ordre alphabétique (partie désignée par le sigle II). En ce qui concerne la première partie du répertoire, notons qu’outre les informations bibliographiques (nombre de pages, format, lieu et date de la publication), le lecteur y trouvera des indications sur les moyens de transport (bateau, chemin de fer, cheval, chameau etc.), information qui, à première vue, semble être dénuée d’intérêt mais qui a l’avantage de laisser entrevoir les conditions matérielles du voyage ainsi que les progrès effectués dans le domaine de l’infrastructure. L’indication de la date du voyage (date) sert à préciser le contexte historique, ce qui est souvent d’autant plus important que la publication postérieure ou même tardive d’un livre de voyage risque de prêter à confusion.

Enfin, nous avons essayé de fournir les informations suivantes:

– La typologie (type) concerne l’approche et la thématique du voyage, comme par exemple: voyage historique, pittoresque, touristique, pèlerinage etc.. Il est d’ailleurs évident qu’une telle typologie ne saurait donner qu’une première orientation et que la variété et le mélange d’intérêts sont souvent difficiles à classer sous un seul dénominateur.

– À la rubrique destination (dest.), on trouvera les principaux noms géographiques (villes et pays) qui servent à préciser le ou les buts du voyage. En général, les dénominations modernes ont été utilisées sans prendre en considération les frontières et les noms historiques. Ainsi, pour parler du Liban, nous ne faisons pas de distinction entre le Liban et l’Anti-Liban. De même, nous ne notons pas les différences entre les parties de la Palestine historique (Galilée, Judée, Samarie etc.) et nous ne parlons pas de l’Empire ottoman. Par contre, nous nous servons de dénominations historiques quand il s’agit de préciser le contexte thématique, par exemple dans le cas de la Russie ou de l’Indochine.

– Par la forme (forme) du récit de voyage, nous entendons la forme narrative choisie par l’auteur. Étant donné qu’au XIXe siècle le genre du récit de voyage est généralement caractérisé par l’emploi de la première personne (ce qui exclut d’ailleurs les guides et la littérature didactique), on peut distinguer trois variantes:

1) les récits sous forme de récit autobiographique (récit) rédigé après le voyage;

2) les récits sous forme de lettres (lettres) adressées à un ou à plusieurs destinataires;

3) les récits sous forme de journal (journal) comportant les notations au jour le jour.

Il est évident que ces variantes sont susceptibles d’être croisées et combinées selon les besoins de l’écriture. Ainsi un récit autobiographique peut profiter de l’insertion de quelques lettres ou bien de certains passages copiés directement dans le journal de voyage. Dans de tels cas, on trouvera l’indication « récit / lettres » ou « récit / journal». Du reste, on sait que le récit de voyage est un genre composite dans lequel le récit autobiographique peut parfaitement côtoyer des passages rédigées à la troisième personne. Dans ces cas, on trouvera l’indication « essai ». L’existence d’un appendice est marquée séparément: « appendice ».

– La rubrique itinéraire (itin.) permet de reconstruire le parcours effectué par le voyageur. À la différence du procédé suivi à la rubrique destination, nous avons gardé ici l’orthographe utilisée par l’auteur; un nom comme Gizèh peut figurer ainsi sous plusieurs variantes. Il aurait été trop laborieux de reconstituer l’orthographe exacte de l’époque, d’ailleurs souvent inexistante. En général, les noms locaux ne devraient pas prêter à confusion.

– L’aspect esthétique (esth.) sert en premier lieu à préciser la typologie en fournissant des citations caractéristiques à l’appui. D’une façon générale, on y trouvera ou bien des citations concernant l’approche thématique ou bien des renvois à la poétique du genre et à la fonction de l’écriture viatique.

À la fin, il nous reste à remercier tous ceux qui, au cours d’une dizaine d’années, ont collaboré d’une façon plus ou moins substantielle à ce répertoire: Dieter Bross, Maria Fendel, Britta Hofmann, Margit Hübner, Mark Jost, Jeannette Kaupp, Anja Linsmayer, Katja Massury, Melanie Meyer-Bürklin, Jutta Michel, Anne Dorothea Rapp, Stefanie Schliemann-Hamburger. Nous sommes plus particulièrement redevables à Sandra Luckert qui, tant dans le domaine de la recherche que dans celui de la rédaction pratique, nous a fourni une aide de grande valeur.

Francfort sur le Main, le 10 novembre 2003